Œuvre unique en son genre, Voyage au bout de la nuit a beaucoup apporté à la littérature française. Ce premier roman de Louis-Ferdinand Céline est inspiré de ses expériences personnelles. Il raconte les aventures de son double littéraire. Ferdinand Bardamu, un jeune soldat de la Première Guerre mondiale, va découvrir les horreurs de la guerre, sa lâcheté et la misère au front.
Voyage au bout de la nuit en quelques lignes
Place de Clichy, Paris, 1914, Ferdinand Bardamu, un jeune homme issu de la petite bourgeoisie faubourienne, est fasciné par le défilé militaire. Il décide de joindre l’armée française qui combat les Allemands. Au front de la Grande Guerre, il perd très vite son enthousiasme, son héroïsme et aussi son innocence à la découverte de l’absurdité et de l’enfer. Epouvanté par les horreurs de la guerre, l’esprit de Bardamu se brouille. Il s’interroge pourquoi doit-il tirer sur les Allemands ? À ce moment, il se rend compte qu’il est lui-même un lâche.
Lors d’une mission de reconnaissance qu’on lui a confiée, Bardamu fait la connaissance de Robinson, un réserviste voulant déserter et avec lequel il se lie d’amitié. Le jeune homme décide de s’enfuir avec lui. Toutefois, leur tentative fut un échec. Blessé et traumatisé par la guerre, il rentre à Paris où il est soigné. Lors de la cérémonie de remise de sa médaille militaire, il rencontre Lola, une jolie infirmière américaine. Pour se soigner, Bardamu va d’un hôpital à un autre. C’est au cours de son rétablissement qu’il a compris les avantages et les profits que la guerre offre à ceux qui ont échappé à la mort. Après le départ de Lola, il fait la connaissance de Musyne, une jeune violoniste avec qui il a eu une aventure. Celle-ci le quitte à un jour de bombardement.
Réformé, Bardamu quitte la France pour l’Afrique où il découvre l’atrocité de l’exploitation coloniale. Il se révolte de cette autre forme de brutalité, qu’il trouve encore plus terrible que la guerre. Il y retrouve Robinson, son frère d’arme, et le remplace comme gérant d’un comptoir commercial. Bardamu tombe malade au point de délirer. Il est transporté en bateau aux Etats Unis. À son arrivée à New York, il fut isolé. L’ancien soldat n’a connu que solitude et pauvreté dans cette ville qu’il a toujours désiré visiter. Il est engagé comme ouvrier à la chaîne chez Ford. Il fait la rencontre de Molly, une généreuse prostituée qui a partagé un court instant sa vie.
Désireux de vivre d’autres expériences, il revient à Paris et devient médecin. Toujours dans la misère, il exerce comme médecin à Rancy, une banlieue pauvre et triste. Bardamu y découvre le quotidien misérable, le découragement et la mort. Malgré tout, ici et là, il fait des rencontres de gens merveilleux comme Bébert, un petit garçon malade que la médecine ne peut sauver et dont il a pris soin. Bardamu a assisté impuissamment à la mort de cet enfant. Les Henrouille, la famille d’une de ses clientèles, lui ont montré les côtés répugnants et désespérants de la condition humaine. Ceux-ci ont demandé à Robinson de tuer leur mère âgée pour une somme de dix mille francs. Par maladresse, ce dernier échoua et se blessa en perdant provisoirement la vue. Fidèle à son grand ami, Bardamu le soigne et prend également sur son aile la mère Henrouille. Lassé des patients, il quitte la banlieue pour s’installer à Toulouse avec Robinson, qui a rencontré Madelon, devenue sa fiancée et la mère Henrouille. Bardamu s’est fait engager dans un spectacle de danse en plus de travailler comme guide. Avec la mère Henrouille, il emmène des touristes faire la visite d’un caniveau plein de cadavres. Après la mort de la mère Henrouille, il regagne Paris.
Dans la capitale française, Bardamu a trouvé un emploi de médecin dans un établissement psychiatrique. Il sympathise avec son patron, le docteur Baryton qui, rapidement sombra dans la folie et confia la direction de la clinique.
Robinson a fini par recouvrir la vue. Il a quitté Madelon, sa fiancée, amoureuse et qui le poursuit. Il est allé retrouver Bardamu à Paris qui l’a caché dans sa clinique. La maîtresse de Bardamu, Sophie, une belle infirmière slovaque, tente de réconcilier Robinson et Madelon. Partageant l’opinion de son infirmière, Bardamu propose à tout le monde une sortie à la fête des Batignolles. Mais Robinson, ayant le dégoût des grands sentiments, n’accepte pas les avances de Madelon. Cette dernière, le cœur blessé, le tue en tirant sur lui, laissant ainsi Bardamu, seul, amer et désillusionné.